Comme sur une carte, l’échelle peut être dite de rapport 1:1 quand elle détermine une déformation quasi-inexistante entre la représentation et le réel auquel cette représentation est sensée se référer. L’interactivité est toujours une question d’échelle. Mais de quelle échelle parle-t-on ? Si je déplace mon curseur, et qu’une flèche sur l’écran imite ces mouvements, je peux dire deux choses. 1. Sur le plan spatial, l’échelle dépend de la différence des proportions entre l’espace parcouru par ma souris, et l’espace parcouru par la flèche sur mon écran. Cette échelle ne sera presque jamais de 1:1, surtout à cause des différentes tailles des écrans informatiques par rapport au tapis de la souris. 2. Par contre, si je parle d’une échelle gestuelle, je dois plutôt parler des catégories, orientations et intensités des deux gestes : celui de la souris et celui de la flèche. Ici nous nous trouvons plus dans le qualitatif et l’intensif que dans le quantitatif. Si je déplace mon curseur à gauche et que la flèche se déplace à droite, je peux dire que quelque part il y a une déformation d’échelle dans l’orientation gestuelle. Si, par contre, je déplace mon curseur de façon délicate et que la flèche reste sur place en vibrant frénétiquement, je peux dire qu’il y a une déformation d’échelle au niveau de l’intensité gestuelle ainsi qu’au niveau de la catégorie gestuelle. Quand nous parlons d’échelle en parlant d’interactivité, nous parlons alors de l’échelle gestuelle, c’est-à-dire des décalages entre les actions de l’interacteur et les actions de l’ordinateur. L’échelle gestuelle de rapport 1:1 serait quelque chose du genre : j’ai déplacé ma souris (réel) en avant et vers la gauche et la flèche sur l’écran s’est déplacé vers le haut à gauche. Par contre, un décalage d’échelle dépendrait du type de décalage, comme par exemple, un mouvement de souris lent qui produirait un son de respiration inhumain, comme venant d’un être étiré dans le temps (cf. accordage affectif).
cf. réflexion