Lexicon / arborescence

Douglas Edric Stanley

1997.10.16

Figure qui dessine les parcours possibles dans une base de données à partir du modèle de l’arbre. En commençant par un noyau de base, on bifurque dans une direction ou une autre, où ensuite on trouve de nouvelles bifurcations et ainsi de suite. À remplacer par le concept de diagramme qui décrit à la fois le réseau du parcours des données et les événements constitués par ce parcours. Contrairement à l’arborescence, le diagramme n’a pas besoin d’hiérarchisation pour relier des événements. Le modèle de l’arborescence est souvent utilisé pour construire des catalogues, et scandaleusement se trouve pratiquement dans tout dossier de demande de financement d’un projet multimédia. Un peu en avance sur leur temps, Gilles Deleuze et Felix Guattari ont fourni un concept en 1980 qui allaient déjà à l’encontre du concept de l’arborescence et proposait à sa place un diagramme basé non sur la hiérarchisation d’éléments mais sur la notion d’un « rhizome » décentré et multi-directionnel, qui ressemble étrangement à l’activité locale et transversale d’Internet : « Les systèmes arborescents sont des systèmes hiérarchiques… Les modèles correspondants sont tels qu’un élément n’y reçoit ses informations que d’une unité supérieure, et une affectation subjective, de liaisons préétablies. On le voit bien dans les problèmes actuels d’informatique et de machine électroniques, qui conservent encore la plus vieille pensée dans la mesure où ils confèrent le pouvoir à une mémoire ou à un organe central… À ces systèmes centrés, [on peut opposer] des systèmes acentrés, réseaux d’automates finis, où la communication se fait d’un voisin à un voisin quelconque, où les tiges ou canaux ne préexistent pas, où les individus sont tous interchangeables, se définissent seulement pas un état à tel moment, de telle façon que les opérations locales se coordonnent et que le résultat final global se synchronise indépendamment d’une instance centrale.

« Le graphe n’a aucune raison d’être un arbre » (Pierre Rosentiehl et Jean Pietot). Nous appelons carte un tel graphe » — Gilles Deleuze et Felix Guattari, Mille Plateaux, ed. de Minuit, 1980, p.25-26

L’arborescence hiérarchise les éléments, les calculs, et les données, et ne permet d’événement que là où il correspond à l’ordre du pouvoir préétabli. Par contre, le modèle rhizomatique donne la possibilité de concevoir des interactions des ordinateurs entre eux, avec des interacteurs et à l’intérieur d’eux-mêmes, de façon local et par rapport à des représentations de besoin. Le rhizome permet à l’événement d’exister dans toute son imprévisibilité et offrir aux diagrammes de fonctionnement l’idée d’une introduction de la vie.

cf. catalogue, diagramme, machine abstraite, programme

bibliographie :