L’image du processeur est un « flicker film » permanent, à la manière du cinéma de Paul Sharitis, par exemple T, O, U, C, H, I, N, G, ou encore son Epileptic Seizure Comparison. C’est une puissante chaosmose créatrice (cf. Guattari). Et c’est peut-être le seul point où le cinéma à base de celluloïd et le cinéma numérique se rejoignent dans leur dispositifs : pour construire une image en mouvement, pour faire succéder une image par une autre, un clignotement fondamental est mis en jeu. Mais c’est également l’endroit où les deux dispositifs divergent : ce cinéma devenu aujourd’hui « classique » retire une image pour le remplacer par une autre, alors que le cinéma à base de processeur numérique cherche tout simplement à se souvenir en permanence de l’image qu’il doit afficher, avec la mémoire qui l’aide dans le passage de l’une à l’autre. Le clignotement du cinéma classique est optique, alors que le clignotement numérique réside dans un problème de procédure, autrement dit dans l’ordre des opérations.